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Et avec cela, Solange faisait beaucoup de cas de sa noblesse, de son titre de baronne, de sa descendance de Maurice de Saxe et de son alliance avec la maison royale de France ; dès son enfance, elle aima à « faire la grande dame ». C’est probablement pour cela que dans son journal George Sand la nomme continuellement « baronne », « princesse », « sublime », « marquise[1] ». Même dans un naïf petit morceau de poésie, sorte de gracieuse aubade, composée en l’honneur de Solange, lorsqu’elle eut huit ans, en 1836, que nous avons retrouvée transcrite sur une petite feuille rose collée dans le Journal de Piffoël, George Sand lui donne ce titre de « baronne » :

      Pour toi, Solange,
      Mes amours,
      Je chanterai toujours ;
      Moi, la mésange
      Des beaux jours
      Au chapeau de velours,
      Je rêve à toi, petit ange,
      Et vers toi j’accours,
      Solange, mes amours.

      Pour ma baronne,
      Ce matin,
      Fleurit mon beau jardin,
      Pour ma baronne
      Mon doux refrain ;
      Pour elle un jour serein,
      Maurice, pour ma mignonne,
      Se lève au matin
      Et cueille le jasmin.

      Allons, Solange,
      Le soleil est aux cieux,
      Allons, mon ange
      Aux blonds cheveux,
      Levez-vous, je le veux,

    grande jeune fille et que cet incident doit avoir eu lieu vers 1844-45, donc lorsqu’elle était âgée de seize à dix-sept ans.

  1. C’est ainsi que l’appellent aussi les amis de la maison : De Latouche, dans ses lettres, parle de notre princesse, Anselme Pététin de la marquise, Emmanuel Arago de la reine.