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2° Je devais m’adresser à François pour obtenir de lui la solde de votre compte avec la Revue. Vous recevrez, si vous ne l’avez déjà, une lettre de François. Une société nouvelle s’est formée ou est en train de se former, pour continuer la Revue. Pernet[1] s’en va à Nice et abandonne à tout jamais cette galère où il s’était fourré, je ne sais pourquoi, puisqu’il n’y a rien fait de bon et qui ait répondu à sa jactance. Je crois n’être pas cruel en jugeant ainsi. François lui-même sera remplacé comme rédacteur en chef par un de ses amis, M. Guillot[2]. Je suis charmé que François trouve enfin du repos. L’existence modeste de la Revue est, dit-on, assurée par cette combinaison. En outre, il s’agit, pour la même société qui continue la Revue, de publier un journal prolétaire, une feuille hebdomadaire socialiste. Probablement François vous parlera de tous ces projets. Quant à ce qui vous est dû à la Revue, François m’a dit qu’il ne croyait pas que cette solde s’élevât à plus de sept à huit cents francs, et comme il m’avait autrefois remis de lui-même un effet de sept cent cinquante francs, effet qu’au besoin je m’étais engagé à payer ou à renouveler, il est convenu de prendre à sa charge le payement de cet effet. Il s’arrangera pour autant avec la liquidation de la société Pernet et François. Prenez donc note que moyennant le payement que François fera de son effet, vous avez reçu par mes mains, à valoir sur ce que la Revue vous doit, la somme de sept cent cinquante francs. Du reste, François est loin d’affirmer que votre compte ne s’élève précisément qu’à cette somme. Il demandera un décompte en règle à Pernet et il vous l’enverra.

3° Je devais m’occuper d’un traité avec un libraire pour la suite de l’édition in-18 de vos œuvres. Je pense qu’il est préférable pour vous de traiter seulement pour Consuelo. Car si je fais un mauvais traité (meilleur toutefois que le traité avec Perrotin, dont je vous remercie de m’avoir envoyé copie), vous serez à même ultérieurement pour Jeanne, Au jour d’aujourd’hui[3] et les autres œuvres (puissent-ils être innombrables) qui doivent sortir de votre cœur et de votre tête, de modifier avec avantage les conditions de ce traité. Me bornant donc à traiter pour Consuelo, je me suis adressé, comme je vous en avais manifesté l’intention, à M. Mazgana, qui est un fort honnête homme et dont le genre de librairie est parfaitement recommandé à cette opération. Je lui ai remis votre lettre où vous me donniez pouvoir de traiter avec lui, et lui ai demandé pour votre droit d’auteur 30 pour 100 de plus que ne paie M. Perrotin. Votre droit serait ainsi

  1. Entre 1843 et 1844, co-éditeur de François pour la Revue indépendante.
  2. Dans la Correspondance de George Sand, on lit Guillon. Nous ne saurions dire quelle est l’orthographe exacte.
  3. Voir plus loin, chap. vii.