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George Sand lui consacra un article nécrologique fort ému[1].

La publication de l’Éclaireur de l’Indre réveillant l’intérêt de George Sand pour les questions politiques, lui fit reprendre aussi des relations avec plusieurs de ses amis de 1835, et la mit en rapport avec des hommes politiques du département et de Paris, de jeunes écrivains et orateurs. C’est ainsi que vers cette époque Mme Sand noua ou renoua des relations, soit épistolaires, soit personnelles, avec Anselme Pététin, Henry Martin, Barbes, Mazzini, Bakounine, Louis Bonaparte, Étienne et François Arago, les époux Roland, la famille Beaune, avec Fulbert Martin, Patureau Francœur, Lumet, Alexandre Lambert, Ernest Périgois, Luc Desages, Emile Aucante, Marc Dufraisse, Victor Borie, Edmond Plauchut, Frédéric Degeorges, etc., auxquels nous reviendrons souvent encore au cours de notre récit.

Il est certain que George Sand ne reçut aucune rétribution pour ses articles de l’Éclaireur, et qu’elle prêta à ce journal, tout comme à la Revue indépendante, un secours pécuniaire très considérable. Des raisons diverses lui firent sacrifier à ses croyances politiques et morales son travail, son temps, ses articles, des milliers de francs, fruit de son labeur incessant, Ce fut d’abord le désir de contribuer au progrès et à la perfectibilité de l’humanité en général et à la propagation des idées avancées ; politiques et sociales, au milieu de la population berrichonne en particulier. Puis, le désir de créer en province un journal qui fût l’organe de la doctrine de Leroux. Enfin et toujours le désir de secourir matériellement le malheureux philosophe, dont les affaires étaient plus embrouillées que jamais et auquel elle voulait procurer de l’ouvrage. Pour cette dernière raison elle s’évertua à accélérer la création de ce journal, à en confier l’impression à la typographie phalanstérienne de Boussac, et encore elle réussit à persuader à M. Veyret d’avancer à Leroux un petit capital pour fonder cette typographie et construire son célèbre pianotype. Un peu plus tard, elle donna

    à propos du centenaire de George Sand, parut dans le Supplément du Journal des Débats, en juillet 1904, sous le titre d’Une correspondance inédite.

  1. Il est aussi réimprimé dans le volume des Nouvelles lettres d’un voyageur.