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parla de M. Lahautière, puis, de M. Guillon, mais on le trouva « trop éclectique ». Alors on proposa Planet, puis Victor Borie, jeune républicain de Tulle. Puis on songea à de Latouche, avec lequel George Sand venait de renouer amitié. Un peu plus tard, George Sand se proposa elle-même comme rédacteur, « faute de mieux », disait-elle, avec un secrétaire sérieux pour l’aider dans ses fonctions[1].

Finalement ce fut, paraît-il, Alexandre Lambert, de la Châtre, qui dirigea le journal. C’est le 14 septembre 1844 que parut le premier numéro de l’Éclaireur de l’Indre, presque un an après le projet de sa fondation.

Il faut noter que des lettres de George Sand à Maurice, à Mme Marliani, à d’autres amis intimes, et de sa correspondance inédite avec Duvernet, Guillon, de Latouche, etc., il ressort que c’est Mme Sand qui, la première, eut l’idée de fonder ce journal ; elle n’épargna rien pour la mettre en œuvre ; pendant tout une année, elle sacrifia à cette entreprise beaucoup de temps et d’efforts, consacra des dizaines de lettres en pourparlers, soit avec les rédacteurs présomptifs, soit pour aplanir des malentendus entre Leroux et les fondateurs du journal, soit encore afin de gagner le concours de certains écrivains de talent. Mme Sand ne se méprenait pas sur la puissance attractive de son nom et de son individualité, elle parlait de son journal, de sa prière d’y prendre part, etc. Tout au contraire, dans la lettre officielle du 29 novembre à Duvernet, dans la Circulaire pour la fondation de l’Éclaireur de l’Indre ; dans la Lettre à Lamartine, publiée dans le numéro du 10 décembre 1843 de la Revue indépendante (par laquelle George Sand promettait au poète sa collaboration au Bien de Mâcon et lui demandait en échange la sienne pour l’Éclaireur), et surtout dans sa Lettre aux rédacteurs, imprimée dans le premier numéro de l’Éclaireur[2], George Sand dit modes-

  1. a) Lettres inédites de George Sand à Duvernet de janvier 1844 ;
    b) Correspondance, t. II, p. 280-310 ;
    c) Lettres inédites à George Sand de Leroux et de de Latouche.
  2. Ces trois articles, comme en général tous les articles qui parurent dans l’Éclaireur, sont réimprimés dans les Œuvres complètes de George Sand, et font partie du volume Questions politiques et sociales.