Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T3.djvu/352

Cette page n’a pas encore été corrigée


CHAPITRE IV

Consuelo. — La Comtesse de Rudolstadt. — Jean Ziska et Procope le Grand. — Une secte mystique russe. — Les Sauvages de Paris. — Réflexions sur J.-J. Rousseau. — Fanchette. — l’Éclaireur de l’Indre. — Louis Blanc et la Réforme. — Lettres de Pierre Leroux.


À l’époque même où George Sand s’évertuait à faire connaître et à rendre célèbres les poètes populaires et à contribuer à la propagation des idées de Leroux, elle écrivit une œuvre remarquable sous tous les rapports et qui l’illustra plus peut-être que tous ses romans antérieurs. Nous parlons de Consuelo. Il existe entre Consuelo, la Comtesse de Rudolstadt et le Compagnon du tour de France le même lien de continuité et de causalité qu’entre la Guerre et la Paix et les Décembristes de Tolstoï. Tolstoï s’apprêtait à écrire les Décembristes et, en préparant les matériaux de ce roman, en recherchant les racines et les origines du mouvement de 1825, il se laissa entraîner par l’épopée de la guerre patriotique de 1812 et écrivit son chef-d’œuvre. Quant aux Décembristes, ils restèrent à l’état d’ébauche. Il arriva la même chose à George Sand, mais elle termina les deux œuvres qui s’enchaînaient intimement. Avant d’écrire le Compagnon, elle voulut étudier les statuts, l’histoire et les origines des compagnonnages contemporains, elle se prit alors d’un si grand intérêt pour les différentes sociétés secrètes, confréries et loges maçonniques du moyen âge, à la fois socialistes et mystiques, et fit là de si heureuses découvertes que, le Compagnon et Horace une fois terminés, elle écrivit Consuelo et la Comtesse, en se servant pour les écrire des nombreux matériaux accumulés. Les années mêmes de la création et de la publication