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pagnée de quelques lignes de Mme Sand[1]. On la réimprima dans la Presse du 31 décembre 1850.

Nous devons encore à diverses reprises et en diverses occasions revenir à la correspondance entre George Sand et Gilland. Disons dès à présent que, dans ses dernières lettres, Gilland fait part à Mme Sand de ses travaux pour la fondation de différentes associations et compagnonnages ouvriers ; il revient en souvenir au séjour que lui et sa famille rirent à Nohant, où ils habitèrent le pavillon du jardin, comme aux plus heureux jours de sa vie ; il parle souvent de sa faiblesse et de sa maladie qui vont croissant ; il analyse très minutieusement, très finement toutes les nouvelles œuvres de George Sand, qui paraissaient[2], et enfin il y parle avec enthousiasme d’une nouvelle édition illustrée des œuvres de George Sand (qu’il nomme toujours son cher maître), édition qui sera à la portée de tout le monde et lui attirera même ceux qui ne lisaient jamais. Voici sa lettre à ce propos :


Paris, 18 octobre 1851.
Chère dame et amie,

Au retour des longues courses que je suis obligé de faire dans Seine-et-Marne, j’ai trouvé chez nous les premières livraisons de votre publication nouvelle. Cela m’est sans doute envoyé de votre part et je ne sais vous en témoigner ma reconnaissance qu’en vous disant mille fois merci du fond de mon cœur pour les bonnes intentions que vous avez toujours pour moi. Vos livres, si l’exécution en continue ainsi, seront ce qui a été fait de mieux en ce genre, et j’en suis bien content pour vous et pour ceux à qui vous les destiniez en les écrivant. La modicité du prix en fera beaucoup acheter et les images

  1. Nous avons confronté les deux versions : celle qui fut imprimée et la lettre autographe de Gilland.
  2. Nous y trouvons, par exemple, une critique très sérieuse de Claudie et notamment de la scène où le vieux Rémy non seulement réhabilite Claudie, mais la place « au-dessus > de tout le monde. Cela paraît « exagéré » à Gilland, et il cite à son appui la scène bien connue de l’Évangile où Jésus ne fait que pardonner à la femme adultère. Or, au dire de Gilland, l’Évangile est son livre préféré, qui ne le quitte jamais et où il puise sans cesse ses règles de conduite. Il a remarqué en outre que le public avait été froissé par les paroles exagérées du vieux Rémy, et cela avait nui au succès de la pièce.