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derniers enfants. Puis il avait fait plus, il les avait reconnus. L’autre n’agissait que par simple désir de vengeance ; d’une part il s’efforçait de diffamer la jeune fille qu’il avait séduite : il laissait entendre que ces deux enfants pouvaient ne pas être de lui, et d’autre part il ne voulait point permettre à un autre homme de les reconnaître, prétendant que c’était là une infraction au Code qui déclare que « la recherche de la paternité est interdite ».

Au commencement du procès, ce monsieur du nom de sieur Devieur, dit Robelin, tâcha d’intéresser à sa cause Mme Sand par l’intermédiaire de Girerd, avocat à Nevers, leur demandant d’agir sur Pierre Leroux, et par lui sur Achille Leroux, afin d’éviter les délibérations publiques et de terminer l’affaire par une transaction à l’amiable. Mais George Sand ne répondit ni à M. Robelin, ni à Girerd. D’abord, elle envoya de Nohant ces deux lettres à Leroux en lui demandant ce qu’elle devait faire, puis, lorsqu’elle rentra elle-même à Paris, elle pria Leroux de lui expliquer de vive voix toute l’affaire. Alors elle écrivit à Leroux une longue lettre dans laquelle elle s’exprimait franchement en faveur de la malheureuse Aimée Leroux. Enfin elle semble avoir recommandé à Achille de confier sa cause à Me Marie, le célèbre avocat, et fournit aux frères Leroux une certaine somme d’argent pour les frais du procès.

Achille Leroux et sa femme perdirent le procès en première instance. Les frères Leroux en appelèrent, perdirent encore cette fois à la Cour royale et formèrent un pourvoi de cassation. En attendant le jugement en suprême instance, ils publièrent tous les documents principaux, les « réfutations, plaidoyers et résumés» de leurs avocats, Mes Marie, Henri Celliez, David, etc., — leurs propres « lettres à l’appui des demandes », les conclusions et jugements, et différents autres documents encore, et eurent soin de répandre ce recueil de pièces justificatives et explicatives parmi les amis, les magistrats et les avocats des barreaux de France, afin de faire connaître le vrai fond de ce procès, parce qu’ils trouvaient que cette cause avait une impor-