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Est-il nécessaire que je dise des amitiés à monsieur Chopin, à Maurice, à tous ?

Mme Sand, de son côté, ne négligeait rien pour faire, selon le désir de ses corédacteurs, la réclame de la revue parmi ses amis et ses connaissances ; elle se donnait toutes les peines du monde pour répandre les doctrines de Leroux, ne regardait, en sa suprême modestie, ses propres œuvres que comme un appât vain et inutile, ne servant qu’à attirer la foule.

Elle s’exprime en ces termes dans sa lettre inédite à Boucoiran du 6 novembre 1841 :

Cher Boucoiran, voilà une nouvelle revue qui va vous tomber comme une bombe. Prenez-en connaissance et vous ne direz plus, en lisant les admirables déductions de Leroux, que vous ne partagez pas toutes ses idées sur l’avenir des sociétés. Vous les partagez, mon ami, je le sais, moi qui vous connais tous les deux. Si vous croyez le contraire, c’est que vous ne l’avez pas encore lu assez ; je crois que désormais il s’explique très clairement et que votre cœur ne résistera plus à ce qui est pour vous comme pour moi l’expression de nos désirs et de nos aspirations incessantes.

Je vous fais envoyer le premier numéro de la Revue indépendante. Aidez-nous, faites-nous venir des abonnés. Répandez-nous le plus possible. Nous comptons sur vous. Leroux vous remercie de votre zèle pour son petit livre que vous trouverez reproduit avec le deuxième Discours dans notre Revue. Je lui ai payé vos douze exemplaires.

Un peu plus tard Mme Sand écrit à un vieil ami, M. Théodore de Seynes, dont Liszt et Mme d’Agoult lui avaient fait faire la connaissance à Lyon, en 1836, et qu’elle avait revu dans cette même ville en revenant de Majorque en 1839. (Cette lettre est aussi inédite) :

Paris, 23 décembre 1841.

Cher gentilhomme, d’abord dites à Mme Montgolfier que je ne comprends pas bien sa lettre, elle n’est pas assez explicite…

… Je vous remercie d’avoir pris un abonnement ; aidez-nous à en avoir tant que vous pourrez. Je vous dis cela, sans façon et sans embarras, car je ne suis pour rien dans l’administration pécuniaire de cette revue et ma bourse n’a rien à y gagner ni à y perdre. J’y