Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T3.djvu/288

Cette page n’a pas encore été corrigée

utopiste, dans le numéro 3, les Dialogues sur la poésie des prolétaires. Puis, en l’espace d’un peu plus de deux ans, — de novembre 1841 à mars 1844, — y parurent : au printemps de 1842, simultanément, avec la fin d’Horace, le commencement de Consuelo qui dura jusqu’au mois de mars de 1843, puis la Préface des Œuvres complètes de George Sand (écrite pour l’édition de Perrotin ; cette préface est comme une profession de foi) ; puis les articles sur Kourroglon, sur la Dernière publication de M. de Lamennais ; Jean Ziska, Procope le Grand, la Comtesse de Rudolstadt, l’article à propos de Fanchette, la Lettre à Lamartine, les articles sur les Adieux de de Latouche, Sur la littérature slave (à propos des leçons de Mickiewicz au Collège de France) et le roman d’Isidora.

On voit par les lettres de Leroux à Mme Sand que Viardot avait encore demandé à George Sand de faire pour le premier numéro de la revue un article de critique d’art et attendait d’elle quelques pages sur le Salon, mais cet article paraît ne point avoir été écrit[1].

Ni George Sand ni Leroux ne ménageaient rien, afin de donner de l’éclat à leur jeune revue. Leroux écrit à ce propos à Mme Sand :

Madame George Sand, rue Pigalle, n° 16.

Chère amie, ayez la complaisance de lire vos épreuves de Consuelo. Nous avons pensé, Viardot et moi, qu’il fallait frapper un grand coup. Nous prodiguons toutes nos richesses : Horace, Consuelo ; je crois que vous n’avez pas fait encore la suite du Dialogue. Ce serait donc pour l’autre livraison, avec la fin d’Horace ; et dans la suivante la suite de Consuelo. Tout cela nous paraît bien ; si vous n’êtes pas d’un autre avis, lisez vos épreuves que je vous envoie.

Votre ami,
P. Leroux.
  1. À la fin de deux lettres inédites, Leroux y revient par deux fois :
    « Viardot me dit que vous allez écrire quelques pages sur le Salon. Nous aurons donc un numéro magnifique », lui écrit-il sur une feuille aux blancs de la Revue, en lui envoyant les épreuves des vers de Savinien Lapointe, qui devaient paraître dans le n°l. Quelques jours plus tard, il lui écrit encore :
    « Quant à l’article du Salon, si vous pouvez chercher encore et mettre la main dessus, ce sera bien ; sinon, remettez au mois prochain… »