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Le 15 janvier elle écrit à la même :

Je vous adresse la dernière partie de Spiridion par la famille Flayner, qui est, je crois, la voie la plus sûre. Ayez la bonté de le faire passer tout de suite à Buloz et de vous faire rembourser le port, qui ne sera pas mince et qui regarde le cher éditeur…[1].

George Sand termina à Majorque le remaniement de Lélia, entrepris déjà durant l’été de 1836, à la Châtre. Sous l’influence de Leroux, sa conclusion devint moins désespérante, Leroux avait répondu aux questions qui, en 1833, lui avaient semblé fatales et insolubles.

Citons encore les lignes de sa lettre du 22 janvier, tronquée dans la Correspondance :

La nuit, j’écris Lélia, qui sera un ouvrage à peu près transformé. Êtes-vous contente de la fin de Spiridion ? Je crains que cela ne vous fasse l’effet de tourner un peu court au dénouement. Mais comment faire quand on est pressé par une maudite revue…

Dans la lettre inédite du 15 février, Mme Sand écrit :

Maintenant, chère, parlons affaires, je vous envoie d’ici par Marseille et le docteur Cauvière le manuscrit de Lélia, sur lequel vous jetterez les yeux, si cela vous amuse, plus une lettre pour Buloz que je vous prie de lire et de lui remettre vous-même, avec le manuscrit. Dites-lui de passer chez vous et ne lui remettez Lélia que sur argent comptant, car ma position est telle que je la lui dis : j’arriverai à Marseille avec fort peu de chose. En examinant un peu l’ouvrage, vous verrez qu’on ne peut pas le considérer comme une réimpression.

J’écrirai à Leroux de Marseille. En attendant, demandez-lui s’il veut bien corriger les épreuves de Lélia, non pas typographiquement, les points et les virgules regardent Buloz, mais philosophiquement. Il doit y avoir bien des mots impropres et bien des arguments sans clarté. Je lui donne plein pouvoir. Il fera cette corvée, et par amitié pour moi, et par dévouement pour les idées que je soulève dans Lélia, ne serait-ce que d’oser interroger le siècle sur ces choses ; c’est, je crois, une chose utile…

Le 15 mars elle écrit à Mme Marliani de Marseille en revenant encore une fois à la correction de Lélia par Leroux :

  1. Nous avons omis ces lignes en citant cette lettre du 15 janvier à la p. 78.