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Si Mme d’Agoult est encore avec vous, je vous prie de lui remettre le billet ci-joint. Elle a eu la bonté de m’inviter chez vous. Dieu sait comment je voudrais y aller. Mais ce n’est [pas] facile pour le moment. Toutefois, je prends acte de l’invitation et je me permettrai d’en profiter dès qu’il me sera possible de le faire. Veuillez bien, madame, croire à la sincère reconnaissance de votre dévoué

Adam Mickiewicz.
Paris, rue du Val-de-Grâce, nos 1 et 3.
Paris, 3 juin (1837).

Bientôt après Mickiewicz partit pour la Suisse ; George Sand ne fit les années suivantes que de courts séjours à Paris et la question de mettre en scène les Confédérés de Bar resta pendante. Mais se trouvant à Majorque, George Sand écrivit un article sur les Dziady de Mickiewicz ou plutôt sur ce qu’on est convenu d’appeler la 3e partie des Dziady. Cet article parut sous le titre de Essais sur le drame fantastique : Gœthe, Byron et Mickieivicz, après son retour à Paris, dans la livraison de décembre 1839 de la Revue des deux Mondes[1]. George Sand y analysait les Dziady, Faust et Manfred et donnait la palme

    militaire, fut successivement aide de camp de Zajaczek et de Joseph Poniatowski, prit part à la campagne de 1812, fut fait prisonnier, passa trois ans à Pultawa, toujours avec Zajaczek (les relations avec la famille duquel lui nuisirent beaucoup dans l’opinion publique). Plus tard, il fut député et remplit les fonctions de référendaire du Conseil d’État. Grâce à sa participation à la Société dite « Patriotique », il dut comparaître avec les autres membres de la Société devant la justice, où il fit triste contenance ; il fut condamné d’abord à trois mois de prison, puis, sur un ordre express de Nicolas Ier, tous les condamnés furent transférés à Saint-Pétersbourg et enfermés dans les casemates de Saint-Pierre-et-Paul, d’où Grzymala ne sortit qu’en 1829. Ses malheurs lui ramenèrent la faveur de l’opinion publique. Il fut plus tard directeur de la Banque, débuta aussi dans la carrière littéraire (il écrivit les Mysli Polaka konstitucyjnego), et sa maison devint le point de réunion des artistes et des écrivains, grâce à sa femme, une beauté « divine, sublime, mythologique ». Grzymala dut émigrer comme tant d’autres et mourut à Paris en 1855. Comme caractère, ce ne fut pas quelqu’un, — au dire de beaucoup de personnes, — mais un homme agréable et très serviable. (V. à ce sujet la biographie de Chopin, par F. Hoesick, p. 451 et 454, où l’on trouve aussi des détails sur lui, tirés du livre de Szimon Askenazy, Zobiegi dyplomaiyczne polski et les Souvenirs d’André Kozmian, assez malveillants tous les deux.)

  1. Dans les Œuvres complètes de George Sand, cet article fait partie du volume Autour de la table.