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nippes avec Solange. Elle a fait de grands progrès dans le filet et elle te fait une bourse de trente-six couleurs qui sera vraiment gentille…

Au même.
25 septembre 1840.

… J’ai eu des contrariétés[1] et des rhumatismes qui m’ont donné le spleen… Je suis encore bien souffrante. Mon travail se ressentait de mes tracasseries et je l’ai interrompu forcément, la disposition étant trop noire pour faire parler le Berrichon et pour faire casser le cou à Isidore Lerebours[2]. Comme le travail nous fait vivre au jour le jour, la situation a été un peu dure, ou, pour mieux dire, un peu triste, car les amis sont là, et on ne manque pas, mais c’est une souffrance pour moi que de me faire aider…

Au même.
8 octobre.

Cher Mauricot, il y a bien, bien des jours que je n’ai écrit, c’est que j’ai été extrêmement souffrante et spleenétique. … J’ai travaillé beaucoup à l’aiguille et fort peu à mon manuscrit qui n’est pas terminé, quoique le commencement soit livré à l’imprimerie…

Au même.
12 octobre.

… Je suis toujours prise par le genou et tout à fait boiteuse… Nos amis se portent bien… Delacroix est revenu. Chopin donne cinq leçons par jour, et moi j’écris huit ou dix pages par nuit…[3].

Dans la seconde partie de la Lettre parisienne de Gutzkow que nous avons citée, nous trouvons la description d’une soirée qu’il passa dans le petit appartement de la rue Pigalle, en tout

  1. La contrariété principale consistait dans sa querelle avec Buloz, à propos de Perrotin et du refus de Buloz de publier le Compagnon du tour de France dans la Revue des Deux Mondes, si l’auteur n’y faisait des changements considérables.
  2. Un des personnages secondaires du Compagnon, fat impudent du genre épicier, toujours abhorré par la grande romancière.
  3. Ces trois passages sont inédits.