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Bonsoir, Chip-Chip ; bonsoir, Solange ; bonsoir, Bouli. Je vais me coucher, je tombe de fatigue. Aimez votre vieille comme elle vous aime…

Dans la lettre à Maurice, datée du 15 août, nous trouvons un peu plus de détails sur le train provincial et épicier de la « société cambrésienne » en général, et de leurs hôtes en particulier, avec la remarque qu’il y « aurait de bonnes scènes de mœurs de province à faire sur l’intérieur de nos hôtes, bonnes gens, excellents, mais gendarmes ! un gendarme, deux gendarmes ! trois quatre, six, huit, quarante gendarmes ! C’est curieux dans son genre ». Puis Mme Sand dit que « le concert étant demain à onze heures du matin, ce qui caractérise la vie cambrésienne, il faut que je me lève de bonne heure pour habiller Pauline[1] », et elle ajoute :

Ma présence en cette bonne ville est une des moins désagréables apparitions que j’aie faites en province. Je crois que personne n’y avait jamais entendu prononcer mon nom, ce qui me met fort à l’aise…

Après avoir passé en revue toutes les curiosités locales, voire l’une des célèbres manufactures, la cathédrale, un tableau prétendu de Rubens dans l’une des églises et la Marche historique qui parut à George Sand « assez sale et déguenillée vue de près et manquant d’exactitude », — nos deux voyageuses voulurent repartir le soir même du second concert, fixé pour le 17, parce que Mme Sand avait déjà la nostalgie de sa chère couvée. Et sa lettre du 15 se termine par le conseil à Solange « d’être sage », afin que sa mère puisse la prendre avec elle si elle fait un autre voyage, et celui « d’être bonne », car « si Mme Marliani se plaint d’elle », sa mère aurait « moins de plaisir à l’embrasser ». Puis viennent les lignes omises :

Bonsoir, bonsoir, bonsoir. Mille baisers et donnez-en un bon gros pour moi à Chip-Chip.

Ta vieille.

Samedi soir. — Dimanche. — Je reçois ta lettre bien gentille et je te rebige. À mardi midi.

  1. Nous soulignons dans ces deux lettres les phrases omises dans la Corresp., t. II, p. 155.