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cette nouvelle allusion à la conduite prétendue « incorrecte » de Dessauer passât inaperçue.

« Plusieurs amis de D……r » furent profondément indignés par cette nouvelle calomnie et firent paraître à la date du 12 août dans la Presse de Vienne une Lettre, dans laquelle ils disaient que Heine ne pouvait parler d’une peine capitale « que parce que le crime de D……r avait trait au capital » ; ils narraient l’épisode du refus des cinq cents francs (que Dessauer raconte dans sa lettre à George Sand), et signalaient que les injures ; venant de la part de Heine ne l’avaient toutefois point offensé, mais que le feuilleton de M. Saphir contenait de mystérieuses allusions à une dame et à un prétendu forfait qui méritait le châtiment de la part de tous les honnêtes gens, — et c’est là une diffamation et une calomnie. La loi autrichienne donne heureusement la possibilité de poursuivre contre de pareilles attaques à la vie privée. D……r ne se trouvait point en ce moment à Vienne. Il lui incombait le droit d’appeler la loi à sa défense, mais en attendant, ses amis considéraient comme un devoir moral de notifier à M. Saphir que si la communication que lui fit Heine avait trait à l’épisode cité, alors sa remarque : « qui lui donna le droit d’endosser les fonctions de justicier public » était pour le moins naïve.

En réponse à cette lettre, Saphir écrivit un article d’une violence et d’une indécence extrêmes.

Au milieu des sottises les plus abjectes M. Saphir se posait très noble champion défendant le grand poète contre tous ceux qui osaient l’attaquer. Saphir y déchaînait aussi des torrents d’injures les plus dégoûtantes contre Dessauer, qu’il trouvait nécessaire de nommer ici en toutes lettres, ainsi que George Sand, — accusant Dessauer de s’être vanté d’avoir été son ami intime, et déclarant que c’était pour cela que Heine l’avait châtié.

Ceci était agrémenté d’expressions les plus cyniques, de ; sottises et de grossièretés de maraîchers. En dernier lieu, Saphir déclarait avoir prévenu Gustave Heine et que ; celui-ci avait dû tenir au courant Henri Heine lui-même.