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Karpelès, le biographe de Heine, donner ici encore une lettre presque inconnue de George Sand à Heine et ne faisant pas partie de sa Correspondance, mais parue dans la Neue frète Presse du 29 septembre 1899, n° 13325, retrouvée par le docteur Karpelès dans les papiers de Varnhagen et munie d’une note autographe suivante de Heine lui-même :

De la main de Heine : Autographe d’une lettre de George Sand à Henry Heine.

Paris, 10 février 1846. H. Heine.

De la main de George Sand :

Cher cousin, merci mille fois de la charmante coupe que vous m’avez envoyée au jour de Fan, mais pourquoi ne vous ai-je pas vu ? Est-il vrai que votre vue soit de plus en plus affectée ? Je suis inquiète de vous et j’aurais été vous voir si je n’avais été moi-même malade d’une coqueluche depuis ces jours. Faites-moi écrire un met par votre aimable femme et dites-moi (si vous ne pouvez sortir), si vous voulez que j’aille vous voir et à quelle heure on ne vous ennuie pas.

À vous de cœur,
George Sand.

Dans les quatre volumes de la Correspondance de Heine, nous ne rencontrons pas une seule fois le nom de sa cousine, mais dans les mêmes Lettres à Henri Laube, publiées par Eugène Wolff, nous trouvons à la date du 12 octobre 1850 quelques lignes ayant trait à Mme Sand et qui paraissent assez peu amicales. La maladie du poète empirant cette année-ci, il écrit notamment à Laube :

J’ai perdu et pleuré mon ami Balzac[1]. George Sand, cette… ne s’est plus inquiétée de moi depuis ma maladie ; cette émancipatrice ou plutôt cette émancimatrice des femmes a outrageusement maltraité mon ami Chopin dans un détestable roman divinement écrit. Je perds un ami après l’autre, et à ceux qui me restent, peut s’adapter le vieux proverbe : « Les amis dans la misère ne valent qu’une once la soixantaine. » Mais le proverbe est à double tranchant, il critique non seulement les accusés, mais aussi l’accusateur : le reproche me touche en tout cas d’avoir été très myope

  1. Balzac mourut le 17 août 1850.