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nommant ; c’est par cette citation que je veux commencer la seconde série des aventures de Consuelo, laquelle vient d’arriver à la cour de Frédéric. Dépêchez-vous donc et venez me voir, car je pars dans quelques jours.

Votre cousine,
George Sand.

Au verso :

Monsieur Henry Heine
Rue du Faubourg-Poissonnière, 46.

Cette lettre se rapporte à la fin de mai 1843, parce que : 1° la Comtesse de Rudolstadt, seconde partie de Consuelo, commença à paraître le 25 juin 1843 ; 2° parce que cette année-ci, Mme Sand partit pour Nohant entre le 18 mai et le 6 juin, comme on le voit par sa Correspondance imprimée. Donc, M. Eugène Wolff qui imprima le premier cette intéressante lettre dans sa petite brochure : Lettres de Henri Heine à Henri Laube[1], se trompe en la rapportant « à la limite entre 1842 et 1843 ».

D’autre part, M. Eugène Wolff a bien raison de dire, en citant les lignes sarcastiques des Reisebilder sur Potsdam, que nous ; ne les trouvons nulle part dans la Comtesse de Rudolstadt. Mais il est à croire toutefois que Heine répondit à Mme Sand et lui donna les renseignements qu’elle désirait, sinon sur Potsdam, du moins sur Berlin. Dans l’un des carnets de Mme Sand remplis des noms de héros de ses romans futurs, d’extraits de différents dictionnaires et d’ouvrages d’histoire sur toutes sortes de personnages historiques, de dates, d’anecdotes ou de mots célèbres, nous trouvons plusieurs passages, sans indication de provenance, sur le musée des curiosités du roi de Prusse, sur son gardien, un certain M. Stock (il est nommé Stoss dans le roman) et d’autres détails concernant Berlin et Potsdam. Nous pouvons présumer que c’était le cher cousin qui les avait fournis à George Sand.

Nous pouvons, grâce à l’amabilité de M. le docteur Gustave

  1. Urkunden zur Geschichte der neueren deutschen Literatur : Briefe von Heinrich Heine an Heinrich Laube herausgegeben von Eug. Wolff, Breslau,. Schottlânder, 1893.