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erreur, car d’abord la lettre elle-même n’est point de janvier 1840, mais du 1er novembre 1839, et puis c’est effectivement en octobre, que George Sand et Chopin quittèrent Nohant, et quoiqu’elle dut passer plusieurs jours dans un logement point arrangé ou les passer dans l’appartement de Chopin, c’est pourtant bien en octobre qu’elle prit possession de son nouveau logis. Chopin écrit à Fontana dans les premiers jours d’octobre :


Lundi.

Cher ami, je serai à Paris dans cinq ou six jours ; fais hâter tout ce qui est possible, ou que je trouve au moins une seule chambre tendue de papier et un lit préparé. J’ai pressé mon départ, car la présence de George Sand à Paris est indispensable à cause de sa pièce[1]. Mais que cela reste entre nous. Nous avons décidé notre départ pour après-demain… de sorte que je te verrai mercredi ou jeudi… Tu es vraiment inappréciable. Loue rue Pigalle les deux maisons, sans plus rien demander à personne. Hâte-toi. Si à cause de la location des deux maisons à la fois tu parviens à faire baisser le prix, c’est bon, sinon, loue-les quand même pour deux mille cinq cents francs. Je t’écrirai encore avant mon départ…

Mardi le 8 octobre, Chopin lui écrit encore :

Après-demain, jeudi, à cinq heures du matin, nous partons, et vendredi, à trois ou quatre, et sûrement déjà à cinq heures, je serai rue Tronchet…

Dans une lettre inédite à Mme Marliani, écrite ce même 8 octobre 1839, George Sand écrit de son côté :

Chère bonne, je pars après-demain matin jeudi, et je serai à Paris (nous irons après-demain coucher à Orléans), si nous n’avons pas d’encombre, vendredi de 4 à 5, 6, 7, 8, 9, 10, selon que la poste ira bien, mais à coup sûr le plus tôt possible…

Il est évident que non seulement ces deux lettres furent écrites et envoyées simultanément, mais encore il est fort probable que les deux correspondants les avaient écrites à la même table et qu’ils se communiquaient à haute voix leur rédaction.

  1. Le drame de Cosima, qui ne fut joué qu’au printemps de 1840.