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CHAPITRE II

(1839-1842)


L’été 1839 à Nohant. — L’appartement de la rue Pigalle, 16. — Récits de Gutzkow, Louis de Loménie, Balzac, Gutmann, etc. — Mme Marliani. — Delacroix. — Henri Heine et Joseph Dessauer. — Carl. — Mme Dorval et Bocage. — Cosima. — L’été de 1840 à Paris. — Visite de Gutzkow. Voyage à Cambrai. — Difficultés financières. — L’hiver de 1840-41. — Les amis polonais. — Lettres inédites de Mickiewicz. — Une page du Journal de Piffoël et des Impressions et Souvenirs. — Un petit incendie. — Loménie en fumiste. — Concert de Chopin. — L’été de 1841. — M. et Mme Viardot.


Arrivée à Nohant, la première chose que fit Mme Sand fut d’inviter son ami, le docteur Gustave Papet, pour lui faire minutieusement ausculter Chopin et le placer sous son observation permanente. Papet ne découvrit chez Chopin aucun indice de phtisie, mais bien une maladie chronique du pharynx qu’il ne pouvait promettre de guérir, sans que, — selon lui, — elle présentât rien d’alarmant. Il conseilla le repos à la campagne et un traitement quelconque fort prudent. Le projet de se fixer à Paris fut donc abandonné jusqu’en automne et on décida de passer l’été à Nohant. Le vieux château vécut alors d’une vie monotone, tranquille et douce, comme George Sand le déclare dans sa lettre inédite du 15 juin 1839 à Mme Marliani :


Bien chère Lolo,

… Du reste même vie de Nohant, monotone, tranquille et douce. Mon préceptorat avec Maurice et Solange dure tous les jours, même le dimanche, depuis midi jusqu’à cinq heures. On dîne en plein air, les amis viennent tantôt l’un, tantôt l’autre, on fume, on jase, et le soir, quand ils sont partis, Chopin me joue du piano entre chien et loup, après quoi il s’endort comme un enfant en même temps que