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Dudevant voyant qu’il ne lui restait qu’à se soumettre à la loi, remit la fillette à sa femme sur le seuil de la propriété, car George Sand avait refusé d’y entrer, ce qui lui était, du reste, défendu en vertu du jugement prononçant la séparation de corps et d’habitation. Cet épisode amena, comme nous l’avons dit, le second procès entre les deux époux, par lequel il fut décidé que les deux enfants seraient définitivement confiés aux soins de leur mère.

Après avoir délivré Solange, George Sand, se trouvant à quelques pas de ses chères Pyrénées, ne put résister à la tentation de les visiter encore une fois. Elle revit, en compagnie de sa belle enfant, tous les sites enchanteurs de jadis : Cauterets, Bagnères, Saint-Sauveur, et poussa jusqu’au Marboré. Toute l’excursion ne dura que quatre jours et de là, sans s’arrêter nulle part, elle revint à Nohant où elle passa avec ses enfants l’automne et presque tout l’hiver.

En dehors de la mort de sa mère, du refroidissement de son amitié avec Mme d’Agoult, et des inquiétudes que lui avaient données l’enlèvement de sa fille, George Sand eut encore à cette époque à traverser une autre épreuve : sa rupture définitive avec Michel. Toutes les lettres inédites à Girerd, leur ami commun, de même que les Lettres de femme inédites, nous donnent les détails de la douloureuse fin de ce grand amour, plein d’abnégation de la part de George Sand, et qui lui avait donné aussi peu de bonheur que son premier amour mystique pour de Sèze et sa brûlante passion pour Musset.

C’est aussi à cette époque que se rapporte la Fauvette du docteur, charmant petit poème en prose, daté de juillet 1837, mais qui n’a été imprimé qu’en 1844. Nous trouvons en note sur la dernière page que, d’après les renseignements