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matta fit les portraits de Liszt et de la comtesse d’Agoult. S’étant intimement liée avec le jeune graveur, ayant apprécié son amour passionné de l’art, son désintéressement, sa bonne foi, George Sand a, d’une part, comme nous l’avons dit à propos des Mosaïstes, peint Calamatta et son ami Mercuri sous les traits des deux frères Zucatti, de tempéraments et de caractères si différents, menant une existence si dissemblable, mais également épris de leur art, prêts à supporter à cause de lui, toutes les infortunes, tous les déboires et toutes les privations. Nous avons dit aussi que George Sand a profité, en écrivant ses Nouvelles Vénitiennes, des conseils, des indications et même des dessins de Calamatta et de Mercuri pour les descriptions des costumes vénitiens et pour des détails historiques et artistiques. D’autre part, voyant la gêne dans laquelle se trouvait Calamatta, elle mit toute sa généreuse ardeur à lui venir en aide. Elle écrivit non seulement elle-même un article sur lui dans le journal de Lamennais, mais elle en fit encore écrire par ses amis dans plusieurs autres journaux, ce qui fut une véritable réclame pour ce jeune talent. C’est ainsi que Janin publia le sien dans le Journal des Débats et Pelletan dans l’Artiste. L’article de George Sand intitulé : Ingres et Calamatta, comme ceux qu’elle écrivit plus tard sur la Joconde de Leonardo de Vinci, et la Vierge à la Chaise de Raphaël[1] gravées par Calamatta, ne présentent rien d’exceptionnel et ne frappent le lecteur, ni par la nouveauté ou l’originalité des idées, ni par des paradoxes intéressants sur l’art. Mais c’est encore une preuve de cette générosité active, de ce désir

  1. Le second article fait maintenant partie du volume : Autour de la Table ; le premier et le troisième furent réimprimés dans les Questions d’Art et de Littérature.