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journal durera ce qu’il voudra et me payera ce qu’il pourra. Je ne m’en soucie pas beaucoup. L’abbé de Lamennais sera toujours l’abbé de Lamennais, et il n’y a ni conseil ni association possible pour faire de George Sand autre chose qu’un très pauvre garçon[1]… »

George Sand publia dans le journal de Lamennais, en 1837, trois articles de grandeur et d’importance différentes, mais tous trois attirant l’attention du biographe et du critique. C’est d’abord son article : Ingres et Calamatta, puis un petit fragment poétique : Une visite aux Catacombes et enfin les célèbres Lettres à Marcie.

George Sand fit la connaissance du jeune graveur Luigi Calamatta vers 1835, à l’occasion de son portrait, à elle, commandé par la rédaction de la Revue des Deux-Mondes[2], et spontanément elle eut de l’amitié pour cet artiste consciencieux et pour cet homme supérieur. Calamatta grava trois portraits de George Sand : l’un d’après celui peint par Delacroix et représentant George Sand avec sa jaquette d’homme, en velours, une cravate au cou et les cheveux tombant sur les épaules ; l’autre est ce même portrait, mais corrigé et plus idéalisé ; enfin, le troisième fut dessiné au crayon par Calamatta lui-même, puis gravé, et représente George Sand en robe à larges manches à la mode de 1837 et coiffée de rubans comme on les portait alors, tombant des deux côtés de son visage. Ce dernier portrait, selon toute apparence, a été fait par Calamatta, lors du séjour de George Sand à l’Hôtel de France, et immédiatement après, au commencement de 1837, Cala-

  1. Correspondance, II, p. 48.
  2. Ce portrait parut dans le numéro d’octobre de la Revue des Deux-Mondes de 1836. Il est signé : Disegnato e inciso da me
    L. Calamatta, 1836.