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tique, intitulée : les Sept cordes de la lyre. Son talent à elle n’était-il pas aussi une lyre à sept cordes dont chacune rendait un son différent, mais qui résonnaient toutes à l’unisson ? » Et après avoir appelé George Sand l’arrière-petite-fille de cette Diotime de Mantinée, que Platon avait admise à son banquet, et qui s’écriait : « Ô mon cher Socrate, la vie n’a de prix et n’est belle qu’autant que nous contemplons la beauté éternelle », cet auteur ajoute que « dans toutes les œuvres de George Sand on sent le vol de son imagination et une tendance vers la beauté éternelle ». Et voilà tout. C’est pourquoi nous nous permettons de raconter d’une manière plus détaillée le sujet de cette fantaisie ou de cette allégorie, dont il serait difficile de préciser l’idée générale, à moins de la comprendre de la manière suivante : L’esprit humain, pour être complet, pour s’approcher du Créateur et pour pénétrer l’harmonie de la création, doit vibrer de toutes ses cordes qui sont : la foi, l’amour, l’art, la contemplation, etc., etc. Privé de l’une de ces cordes, l’esprit est incomplet et ne peut saisir ni l’Harmonie sublime, ni la Beauté suprême. Cette idée fut donnée à George Sand par Michel, car on trouve parmi ses papiers intimes une petite feuille sur laquelle sont dessinées deux lyres, l’une, assez correctement faite, ne porte aucune inscription, l’autre, très mal dessinée à la plume, porte au bas : La lyre de George Sand d’après le plan de son ami Evrard (sic). Nohant, le 11 août 1835. Et sur ses cordes on lit les inscriptions suivantes :


    La Paix, les sciences, l’agriculture,
    La Guerre ou la Liberté et la Tyrannie.
    Les Douleurs ou la Mort, le crime.
    Les Joies, ou la croyance, les martyrs, la Vertu.
    Évocations Les Tombeaux.