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Enfin voici trois lettres se rapportant à 1844, dont l’une est datée du 30 mai, et les deux autres furent bien sûr écrites un peu auparavant.

« Il m’a semblé que votre corbeille se fanait. Permettez-moi de la rafraîchir. Le langage des fleurs m’étant inconnu (en vertu de mon crétinisme qui va crescendo), je suis justifié à l’avance de tout logogriphe qui pourrait s’y trouver.

« À bientôt.

« Liszt. »

Elle répondit à ceci :

« Monsieur Liszt, Hôtel Byron, rue Laffitte.

« Mon cher ami, est-ce que vous auriez donc, à mon insu, quelque tort envers moi, que vous me faites tous ces logogriphes et cérémonies ? Je n’y comprends goutte et je compte bien que vous viendrez m’expliquer tout cela le plus tôt possible.

« Souvenez-vous seulement de mes habitudes de veille prolongée, de sommeil prolongé par conséquent, et ne venez pas me voir avant quatre heures. Le soir, tant que vous voudrez.

« À bientôt, j’espère.
« George. »


« Lundi. »

« Je n’étais rentré à Paris que pour quelques heures afin de ne pas faire manquer ce malheureux concert des aliénés à la suite duquel mon mal a redoublé. Le lendemain, je me suis traîné clopin-clopant, à la place d’Orléans[1] ; vous veniez de partir, mais en revenant, j’ai trouvé votre billet dont je vous remercie de tout cœur.

  1. George Sand et Chopin demeurèrent place d’Orléans entre 1842-1847.