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Voici un autre billet, probablement écrit au printemps de 1840, lorsque Liszt fit un court séjour à Paris, de passage pour Londres, et que George Sand s’y trouvait aussi pour assister aux répétitions de Cosima :

« Partirez-vous bientôt ? Vous savez que je viens de passer neuf jours dans mon lit et probablement, il ne me sera pas permis de sortir avant la fin de la semaine.

« Faites-moi savoir si vous êtes ici samedi, car je voudrais vous demander plusieurs choses, et surtout ne point quitter de nouveau Paris, pour deux ans peut-être, sans vous avoir revu.

« Bien à vous.
« F. Liszt.
« Mercredi. »

Et en 1841, George Sand lui écrit à son tour l’amicale épître que voici, parue dans le livre de La Mara, et que cette dernière rapporte à mars ou avril.


« Monsieur Liszt, rue et Hôtel d’Antin.
« Cher vieux,

« Je vous remercie de la pipe que vous m’annoncez et que je n’ai pas reçue. Je sais d’avance qu’elle sera charmante et, ne le fût-elle pas, elle ne me sera pas moins chère, venant de vous.

« Pourvu que vous ne veniez pas avant trois heures je vous recevrai toujours, sauf à vous faire attendre trois minutes pour sortir des limbes du sommeil où je suis encore quelquefois à cette heure-là. Chopin est malade aujourd’hui, et moi aussi, mais nous n’en sommes pas moins vivants pour vous aimer de cœur.

« G. Sand. »