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furent deux petits articles, dont l’un parut dans l’Artiste et est intitulé : George Sand (à propos de son roman « Simon » ). Dans l’autre intitulé « les Salons des écrivains célèbres », Pelletan consacre quelques lignes à l’intérieur de la grande romancière, comparé aux descriptions qu’il donne des logements d’autres célébrités de l’époque.

C’est ainsi que s’écoula l’été de 1837 ; gaîté et promenades dans la journée, travail, rêveries et musique dans la soirée. Tout semblait beau, joyeux, poétique. Et cependant ce n’était là qu’une apparence, la surface brillante d’un abîme qui cachait bien des choses fort loin d’être joyeuses ou même claires. L’amitié de George Sand pour Mme d’Agoult était pour elle à cette époque une source d’amers désenchantements, et le sentiment exalté qui avait dicté les confidences et les effusions poétiques de 1835 s’était déjà très modifié.

Laissons la parole à Lina Ramann dont nous avons, plus d’une fois déjà, cité les pages documentées, et qui analyse très finement la rupture qui commençait à se préparer et le refroidissement qui déjà se faisait sentir entre les deux femmes… « Tout ce qui pénétrait au dehors durant ce séjour à Nohant semblait beau, gai, poétique, mais tout ce qui s’y passait en réalité était loin d’être ensoleillé. Insensiblement, il s’éleva des dissonances entre la grande romancière française déjà célèbre et la comtesse avide de conquérir des lauriers, mais qui jusque-là n’avait d’autre titre de gloire, que celui d’être la maîtresse d’un grand virtuose. Bien des fois, il a été dit que la gloire de George Sand troublait le sommeil paisible de la comtesse, et il est évident que sans George Sand, il n’y eût pas eu de Nélida. En tout cas, ce fut à Nohant que les premières