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mère, à Liszt, à Mme d’Agoult et à d’autres personnes, nous voyons qu’elle traversa réellement ces quatre villes, en allant et en revenant.

Racontant son séjour en Suisse, l’amour mutuel et heureux de ses deux compagnons de voyage, sa solitude, ses souffrances, l’ennui qu’elle en ressentait, l’amie de Marcel dit : « Les autres croient que je suis Lélia », c’est-à-dire que Liszt et Mme d’Agoult, dans leur voyage à trois, à travers la Suisse, la voyant se livrer pendant des mois entiers à une vie ascétique et exclusivement intellectuelle, la croyaient libre de toute passion et par conséquent bien loin d’en être tourmentée.

Il ne faut pas même souligner la coïncidence de certains faits et dates. Ainsi par exemple il n’y a qu’à comparer : 1° la date de l’arrivée des mystérieux F. L. et Mme d’ A. chez la mystérieuse correspondante de Marcel avec les dates de l’arrivée en 1837, à Nohant, de Mme d’Agoult et de Franz Liszt ; 2° le fait qu’au printemps de 1837 Maurice et Solange Dudevant avaient la variole et que dans les Lettres de femme, nous voyons la fille de la bien-aimée de Marcel malade aussi au même moment ; 3° l’étrange et absolue identité de l’épisode raconté dans la lettre du 21 avril de la Correspondance, par George Sand et par Liszt dans la cinquième Lettre d’un Bachelier ès musique (à Louis de Ronchaud) avec ce que la correspondante de Marcel lui relate, presque dans les mêmes termes, dans sa lettre datée aussi d’avril, du 28. (Il s’agit d’une mauvaise farce jouée à un certain M. X, plus curieux que discret, qui voulait à toute force voir la célèbre romancière et aurait été puni de son insistance par l’audience solennelle qu’il reçut de… Sophie Cramer, la femme de chambre de George Sand, tout comme un avocat importun, M. H., avait