Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T2.djvu/270

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

terai de foi que ce que vous voudrez. Il y a longtemps que vous n’avez rien donné à la Revue ; votre procès vous a sans doute pris beaucoup de temps. J’espère qu’enfin vous êtes complètement libérée del marito, personnage de comédie par excellence et qui ne devrait jamais avoir d’autre réalité. Ce qu’il y a de ravissant dans cette affaire, c’est la confidence des articles de journaux annonçant votre retour aux devoirs conjugaux (Vide la Chronique de Paris, entre autres) et la diplomatie consommée de Votre Seigneurie. Je suis excessivement curieux (et cela une des premières fois de ma vie) de vous entendre raconter les commencements, le milieu et la fin de cette affaire qui, je n’en doute pas, a dû tourner entièrement à votre avantage.

Si vous étiez homme à me dire à l’avance le jour de votre arrivée (la possibilité hypothétique de la chose une fois admise), j’irais vous attendre à la diligence avec une chaise à porteurs, comme c’est l’usage ici, et une musique ambulante, afin de vous reconduire triomphalement à la rue Tabazan ! la rue du (sic !) Rousseau, à la maison du Rousseau où nous demeurons.

Comme Puzzi s’est permis de me dire que c’était surtout un obstacle matériel fort commun en ce temps-ci, qui vous retenait là-bas, je vous renouvelle en mon nom l’offre que vous a faite l’autre jour M[arie]. Au besoin je ferai sortir un petit capital de mon petit doigt, pour vous… »

(La fin de cette lettre — bien sûr une feuille de deux pages — manque).

Au printemps de 1836, George Sand passa un mois à Paris[1], et Liszt que ses affaires personnelles rappelaient aussi en France, s’empressa d’aller la rejoindre ; mais il ne

  1. Voir Correspondance.