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sa Correspondance, t. III, cccix). Loménie lui donne le nom de Marie-Aurore, Mirecourt, celui d’Amandine-Aurore, Faguet l’appelle Lucile-Aurore, tandis que son vrai nom était Amandine-Lucie-Aurore. Le nom de Marie-Aurore était celui de sa grand’mère. Nous ne mentionnerons pas ici une foule d’autres erreurs et d’inexactitudes que nous aurons maintes fois plus tard l’occasion de signaler. Il eût été pourtant facile de les éviter presque toutes dans les ouvrages qui ont paru après 1855, c’est-à-dire après la publication de l’Histoire de ma Vie. Nous voudrions cependant voir les biographes puiser un peu moins dans cet ouvrage, et c’est ici que nous touchons au second point qui ne nous satisfait nullement dans toutes les biographies que l’on nous a données.

Il y a un fait qui nous frappe surtout, c’est que, dans les biographies de George Sand, ainsi que dans celles des hommes remarquables qui eurent avec elle des rapports amicaux ou autres, tous les auteurs de monographies ou d’articles, aussitôt que son histoire y est exposée d’une manière plus ou moins détaillée, se contentent de reproduire, à leur façon, l’Histoire de ma Vie, jusqu’au point où l’a laissée George Sand elle-même, c’est-à-dire vers 1847. Pour les trente dernières années de sa vie, on se borne généralement à deux ou trois pages dépeignant son existence à Nohant, pages empruntées à sa lettre bien connue à Ulbach et annexée, par Calmann Lévy, comme épilogue au dernier volume de l’Histoire de ma Vie. C’est là un procédé vraiment trop facile pour fabriquer des biographies et, ajoutons-le, un procédé téméraire, comme le lecteur pourra s’en convaincre lui-même. En dehors de Miss Thomas et du biographe de Chopin, un Anglais aussi, Fr. Niecks, qui puisent dans la Correspondance et dans d’autres sources