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avec l’inscription Sketches and Hints) se trouvaient plusieurs lettres, et entre autres une de Bussy qui révèle à M. de Belnave l’amour platonique de sa femme pour le jeune homme.

Marianne était à ce moment à Paris, où, coïncidence étrange, elle était arrivée aussitôt après la Révolution de Juillet et où elle fut envahie « par l’esprit du temps », comme George Sand l’y avait été de même en y arrivant. M. de Belnave court à Paris pour éclaircir ses craintes et, comme Dudevant à Bordeaux, il arrive au moment des touchants adieux de Marianna et de son amant platonique. Belnave et la raisonnable Emilie-Noémi parviennent à attirer encore une fois Marianna sous le toit conjugal, cependant le dénouement survient quand même. Marianna s’installe définitivement à Paris, Bussy devient son amant, mais la passion de cet homme sec et froid est de courte durée. Repoussée par lui, déçue dans son amour, Marianna n’est plus capable de ressentir un sentiment spontané. Elle devient la cause du malheur d’un bon jeune homme, Henry de Felquères, qui l’aime éperdument et enfin, ayant tout perdu dans la vie, elle quitte, cette fois pour toujours, la maison conjugale que la générosité de son mari lui avait encore rouverte.

Jules Sandeau, demeuré au courant de la vie d’Aurore Dudevant après sa rupture avec elle, a sans doute, dans Marianna, voulu expliquer et justifier la conduite ultérieure de George Sand, en s’accusant d’avoir été la cause des futures liaisons de son ancienne amie, et en assumant la faute sur lui. Ou bien, si on tient à voir dans Bussy Aurélien de Sèze, alors peut-être Sandeau a-t-il voulu le rendre coupable des malheurs et des fautes de George Sand et le présenter comme ayant causé son premier désenchan-