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humoristique, à Charles Duvernet qu’elle était allée avec Fleury chez de Latouche, « car, dit-elle, il aurait fallu deux mulets pour traîner jusque-là mes œuvres légères, qui avaient cependant du poids », que de Latouche l’avait reçue d’une manière charmante — ce qu’elle attribue à la protection de la vieille Mme  Duvernet — mais le résultat de sa visite avait été que « son roman était déclaré n’avoir pas le sens commun ». De Latouche lui dit encore « qu’il fallait tout refaire, que je ferais bien de recommencer, à quoi j’ai ajouté : Suffit ».

Elle essaya ensuite, comme elle le dit dans la lettre à son mari de la fin de janvier dont il a été déjà question, de faire paraître une œuvre dans la Revue de Paris, mais là on lui dit qu’on ne pouvait l’accepter, « le nom de l’auteur n’étant pas connu ». « De Latouche, — ajoute-t-elle dans une autre lettre à son mari, écrite à la fin de février, — promet d’en inventer un… »

Dans la lettre déjà citée, du 19 janvier, adressée à Charles Duvernet, elle parle avec plus de détails de ses rapports avec la Revue de Paris et de son rédacteur en chef, M. Véron. « Quant à la Revue de Paris, dit-elle, elle a été tout à fait charmante. Nous lui avons porté un article incroyable. Jules l’a signé, et, entre nous soit dit, il en a fait les trois quarts ; car j’avais la fièvre. D’ailleurs, je ne possède pas comme lui le genre sublime de la Revue de Paris. M. Véron a promis solennellement de le faire insérer et il l’a trouvé bien. J’en suis charmée pour Jules. Cela nous prouve qu’il peut réussir. J’ai résolu de l’associer à mes travaux ou de m’associer aux siens, comme nous voudrez. Tant y a qu’il me prête son nom, car je ne veux pas paraître, et je lui prêterai mon aide quand il en aura besoin. Gardez-nous le secret sur cette association litté-