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CHAPITRE V[1]

(1825-1831)


Mort de la grand’mère. — Vie pénible à Paris. — Le Plessis. M. Dudevant. — Bonheur. — Premiers troubles et premiers chagrins. — Voyages. — Les Pyrénées. Aurélien de Sèze et Zoé Leroy. Vie à Nohant et à la Châtre. — Luttes intimes. — Recherches d’un métier. — Départ pour Paris.

Dans la nuit du 25 décembre 1821, à l’aube, aux sons des cloches de Noël, mourut Marie-Aurore Dupin de Francueil, l’aïeule d’Aurore Dupin. Cette mort amena de grands changements dans la vie et le sort de la future George Sand. Aussitôt s’ouvrit la question de savoir à qui serait confiée la tutelle de la jeune fille qui avait alors dix-sept ans. Mme  Dupin, soucieuse de l’avenir de sa petite-fille, désirait la marier de son vivant, et rêvait pour elle, cela se comprend, un beau parti, en lui faisant épouser un homme bon, riche et de son monde. Mais, comme Sophie Dupin, la mère de la jeune fille n’avait agréé aucun des partis que proposait l’aïeule, et que, d’ailleurs, Aurore était encore trop jeune pour être mariée, les choses en étaient restées à l’état de projet. Sentant sa fin approcher, la vieille Mme  Dupin s’inquiétait en pensant que sa petite-fille resterait seule dans la vie, sans guide pour la diriger et

  1. Ce chapitre a paru dans les livraisons de janvier et février 1895 de « Rousskoïé Bogatstvo » (la Richesse russe) sous le titre de « George Sand et M. Dudevant.