Page:Karenin - George Sand sa vie et ses oeuvres T1.djvu/108

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aucune relation avec son mari, sauvée qu’elle fut des suites affreuses de cette union par le vieux valet de chambre du comte, qui eut pitié de la pauvre jeune fille et avertit son frère. Trois semaines après son mariage elle était veuve, son mari ayant été tué dans un duel au milieu des fêtes données à l’occasion de sa nomination au poste de « lieutenant du roi » à Schelestadt en Alsace. La jeune veuve retourna auprès de sa mère ; puis, sur les instances de la Dauphine, elle s’installa à l’Abbaye aux Bois. Après la mort de sa protectrice, elle alla encore rejoindre sa mère qui, accompagnée de sa sœur, actrice également en retraite, menait, après en avoir fini avec ses prouesses de théâtre et autres, une existence paisible, entourée d’amis plus ou moins lettrés, cultivant les muses, c’est-à-dire s’occupant de musique ou passant leur temps à lire les chefs-d’œuvre de poésie et de philosophie, à participer à des spectacles de société, à des charades, etc. Marie-Aurore passa une quinzaine d’années avec sa mère, s’occupant comme elle de belles-lettres et d’art, prenant part à des spectacles de société, vivant constamment en contact avec les hommes les plus cultivés et les plus intellectuels de son époque[1]. Flattée par les

    de Horne, dont il se disait parent, et en son propre nom, de vouloir lui « faire connaître les renseignements qui faisaient croire à George Sand qu’Ant. de Horn était bâtard de Louis XV ». M. La Rivière prétendait : 1° que le nom du comte de Horn devait s’écrire de Horne, et 2° qu’il n’était pas le bâtard de Louis XV. Toutefois à l’appui de cette assertion M. La Rivière ne donnait aucune autre preuve que le fait qu’ « aucune tradition de famille n’avait jusqu’ici donné l’idée » de cette illustre descendance, et celui que la mère d’Antoine de Horn avait trente ans au moment où Louis XV en avait dix-sept, — ce qui ne prouve rien non plus. D’ailleurs M. La Rivière déclarait lui-même ne pas connaître l’acte de naissance du comte de Horne et n’avoir entre les mains que « son acte mortuaire qui ne fait pas connaître son âge ». George Sand avait copié cette lettre, dont elle avait, de plus, gardé soigneusement l’original ; mais, à ce qu’il paraît, ne donna pas suite à ces interrogations.

  1. On trouve sur les deux jolies actrices des détails très curieux et très