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sa volonté ; mais, encore une fois, leur origine est un mystère. »

82. Est-il exact de dire que les Esprits sont immatériels ?

« Comment peut-on définir une chose quand on manque de termes de comparaison, et avec un langage insuffisant ? Un aveugle-né peut-il définir la lumière ? Immatériel n’est pas le mot ; incorporel serait plus exact, car tu dois bien comprendre que l’Esprit étant une création doit être quelque chose ; c’est une matière quintessenciée, mais sans analogue pour vous, et si éthérée qu’elle ne peut tomber sous vos sens. »

Nous disons que les Esprits sont immatériels, parce que leur essence diffère de tout ce que nous connaissons sous le nom de matière. Un peuple d’aveugles n’aurait point de termes pour exprimer la lumière et ses effets. L’aveugle de naissance croit avoir toutes les perceptions par l’ouïe, l’odorat, le goût et le toucher ; il ne comprend pas les idées que lui donnerait le sens qui lui manque. De même, pour l’essence des êtres surhumains, nous sommes de véritables aveugles. Nous ne pouvons les définir que par des comparaisons toujours imparfaites, ou par un effort de notre imagination.

83. Les Esprits ont-ils une fin ? On comprend que le principe d’où ils émanent soit éternel, mais ce que nous demandons, c’est si leur individualité a un terme et si, dans un temps donné, plus ou moins long, l’élément dont ils sont formés ne se dissémine pas et ne retourne pas à la masse comme cela a lieu pour les corps matériels. Il est difficile de comprendre qu’une chose qui a commencé puisse ne pas finir.

« Il y a bien des choses que vous ne comprenez pas, parce que votre intelligence est bornée, et ce n’est pas une raison pour les repousser. L’enfant ne comprend pas tout ce que comprend son père, ni l’ignorant tout ce que comprend le savant. Nous te disons que l’existence des