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« Oui, les jouissances de la bête ; et quand tu ne peux satisfaire ces besoins, c’est une torture. »

969. Que faut-il entendre quand on dit que les purs Esprits sont réunis dans le sein de Dieu et occupés à chanter ses louanges ?

« C’est une allégorie qui peint l’intelligence qu’ils ont des perfections de Dieu, parce qu’ils le voient et le comprennent, mais qu’il ne faut pas plus prendre à la lettre que beaucoup d’autres. Tout dans la nature, depuis le grain de sable, chante, c’est-à-dire proclame la puissance, la sagesse et la bonté de Dieu ; mais ne crois pas que les Esprits bienheureux soient en contemplation pendant l’éternité ; ce serait un bonheur stupide et monotone ; ce serait de plus celui de l’égoïste, puisque leur existence serait une inutilité sans terme. Ils n’ont plus les tribulations de l’existence corporelle : c’est déjà une jouissance ; et puis, comme nous l’avons dit, ils connaissent et savent toutes choses ; ils mettent à profit l’intelligence qu’ils ont acquise pour aider aux progrès des autres Esprits : c’est leur occupation et en même temps une jouissance. »

970. En quoi consistent les souffrances des Esprits inférieurs ?

« Elles sont aussi variées que les causes qui les ont produites et proportionnées au degré d’infériorité, comme les jouissances le sont au degré de supériorité ; elles peuvent se résumer ainsi : Envier tout ce qui leur manque pour être heureux et ne pouvoir l’obtenir ; voir le bonheur et n’y pouvoir atteindre ; regret, jalousie, rage, désespoir de ce qui les empêche d’être heureux ; remords, anxiété morale indéfinissable. Ils ont le désir de toutes les jouissances et ne peuvent les satisfaire, et c’est ce qui les torture. »