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de quelqu’un ? Examinez ce que vous pouvez avoir fait contre Dieu, puis contre votre prochain, et enfin contre vous-même. Les réponses seront un repos pour votre conscience, ou l’indication d’un mal qu’il faut guérir.

« La connaissance de soi-même est donc la clef de l’amélioration individuelle ; mais, direz-vous, comment se juger ? N’a-t-on pas l’illusion de l’amour-propre qui amoindrit les fautes et les fait excuser ? L’avare se croit simplement économe et prévoyant ; l’orgueilleux croit n’avoir que de la dignité. Cela n’est que trop vrai, mais vous avez un moyen de contrôle qui ne peut vous tromper. Quand vous êtes indécis sur la valeur d’une de vos actions, demandez-vous comment vous la qualifieriez si elle était le fait d’une autre personne ; si vous la blâmez en autrui, elle ne saurait être plus légitime en vous, car Dieu n’a pas deux mesures pour la justice. Cherchez aussi à savoir ce qu’en pensent les autres, et ne négligez pas l’opinion de vos ennemis, car ceux-là n’ont aucun intérêt à farder la vérité, et souvent Dieu les place à côté de vous comme un miroir pour vous avertir avec plus de franchise que ne le ferait un ami. Que celui qui a la volonté sérieuse de s’améliorer explore donc sa conscience afin d’en arracher les mauvais penchants, comme il arrache les mauvaises herbes de son jardin ; qu’il fasse la balance de sa journée morale, comme le marchand fait celle de ses pertes et bénéfices, et je vous assure que l’une lui rapportera plus que l’autre. S’il peut se dire que sa journée a été bonne, il peut dormir en paix et attendre sans crainte le réveil d’une autre vie.

« Posez-vous donc des questions nettes et précises et ne craignez pas de les multiplier : on peut bien donner quelques minutes pour conquérir un bonheur éternel. Ne travaillez-vous pas tous les jours en vue d’amasser de