Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/295

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

576. Les hommes qui ont une mission importante y sont-ils prédestinés avant leur naissance, et en ont-ils connaissance ?

« Quelquefois, oui ; mais le plus souvent, ils l’ignorent. Ils n’ont qu’un but vague en venant sur la terre ; leur mission se dessine après leur naissance et selon les circonstances. Dieu les pousse dans la voie où ils doivent accomplir ses desseins. »

577. Quand un homme fait une chose utile, est-ce toujours en vertu d’une mission antérieure et prédestinée, ou peut-il recevoir une mission non prévue ?

« Tout ce qu’un homme fait n’est pas le résultat d’une mission prédestinée ; il est souvent l’instrument dont un Esprit se sert pour faire exécuter une chose qu’il croit utile. Par exemple, un Esprit juge qu’il serait bon d’écrire un livre qu’il ferait lui-même s’il était incarné ; il cherche l’écrivain qui est le plus apte à comprendre sa pensée et à l’exécuter ; il lui en donne l’idée et le dirige dans l’exécution. Ainsi, cet homme n’est point venu sur la terre avec la mission de faire cet ouvrage. Il en est de même de certains travaux d’art ou de découvertes. Il faut dire encore que pendant le sommeil de son corps, l’Esprit incarné communique directement avec l’Esprit errant et qu’ils s’entendent pour l’exécution. »

578. L’Esprit peut-il faillir à sa mission par sa faute ?

« Oui, si ce n’est pas un Esprit supérieur. »

― Quelles en sont pour lui les conséquences ?

« Il lui faut renouveler sa tâche : c’est là sa punition ; et puis il subira les conséquences du mal dont il aura été cause. »

579. Puisque l’Esprit reçoit sa mission de Dieu, comment Dieu peut-il confier une mission importante et d’un intérêt général à un Esprit qui pourrait y faillir ?