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frances qu’ils ont endurées pendant leur dernière existence corporelle ?

« Souvent ils le conservent, et ce souvenir leur fait mieux sentir le prix de la félicité dont ils peuvent jouir comme Esprits. »

313. L’homme qui a été heureux ici-bas regrette-t-il ses jouissances quand il a quitté la terre ?

« Les Esprits inférieurs seuls peuvent regretter des joies qui sympathisent avec l’impureté de leur nature et qu’ils expient par leurs souffrances. Pour les Esprits élevés, le bonheur éternel est mille fois préférable aux plaisirs éphémères de la terre. »

Tel l’homme adulte qui méprise ce qui faisait les délices de son enfance.

314. Celui qui a commencé de grands travaux dans un but utile, et qu’il voit interrompus par la mort, regrette-t-il, dans l’autre monde, de les avoir laissés inachevés ?

« Non, parce qu’il voit que d’autres sont destinés à les terminer. Au contraire, il tâche d’influencer d’autres Esprits humains à les continuer. Son but, sur la terre, était le bien de l’humanité ; ce but est le même dans le monde des Esprits. »

315. Celui qui a laissé des travaux d’art ou de littérature conserve-t-il pour ses œuvres l’amour qu’il avait de son vivant ?

« Selon son élévation, il les juge à un autre point de vue, et souvent il blâme ce qu’il admirait le plus. »

316. L’Esprit s’intéresse-t-il encore aux travaux qui se font sur la terre, au progrès des arts et des sciences ?

« Cela dépend de son élévation ou de la mission qu’il peut avoir à remplir. Ce qui vous paraît magnifique est souvent bien peu de choses pour certains Esprits ; ils l’ad-