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153. Dans quel sens doit-on entendre la vie éternelle ?

« C’est la vie de l’Esprit qui est éternelle ; celle du corps est transitoire et passagère. Quand le corps meurt, l’âme rentre dans la vie éternelle. »

― Ne serait-il pas plus exact d’appeler vie éternelle celle des purs Esprits, de ceux qui, ayant atteint le degré de perfection, n’ont plus d’épreuves à subir ?

« C’est plutôt le bonheur éternel, mais ceci est une question de mots ; appelez les choses comme vous voudrez, pourvu que vous vous entendiez. »


Séparation de l’âme et du corps.

154. La séparation de l’âme et du corps est-elle douloureuse ?

« Non, le corps souffre souvent plus pendant la vie qu’au moment de la mort : l’âme n’y est pour rien. Les souffrances que l’on éprouve quelquefois au moment de la mort sont une jouissance pour l’Esprit, qui voit arriver le terme de son exil. »

Dans la mort naturelle, celle qui arrive par l’épuisement des organes à la suite de l’âge, l’homme quitte la vie sans s’en apercevoir : c’est une lampe qui s’éteint faute d’aliment.

155. Comment s’opère la séparation de l’âme et du corps ?

« Les liens qui la retenaient étant rompus, elle se dégage. »

― La séparation s’opère-t-elle instantanément et par une brusque transition ? Y a-t-il une ligne de démarcation nettement tranchée entre la vie et la mort ?

« Non, l’âme se dégage graduellement et ne s’échappe pas comme un oiseau captif rendu subitement à la liberté.