Page:Kardec - Le livre des esprits, 2è édition, 1860.djvu/110

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

même valeur, surtout quand il s’agit de choses que votre langage est impuissant à rendre clairement ; il faut des figures, des comparaisons que vous prenez pour la réalité. »

144. Que doit-on entendre par l’âme du monde ?

« C’est le principe universel de la vie et de l’intelligence d’où naissent les individualités. Mais ceux qui se servent de ces mots ne se comprennent souvent pas eux-mêmes. Le mot âme est si élastique que chacun l’interprète au gré de ses rêveries. On a quelquefois aussi attribué une âme à la Terre ; il faut entendre par là l’ensemble des Esprits dévoués qui dirigent vos actions dans la bonne voie quand vous les écoutez, et qui sont en quelque sorte les lieutenants de Dieu près de votre globe. »

145. Comment tant de philosophes anciens et modernes ont-ils si longtemps discuté sur la science psychologique sans être arrivés à la vérité ?

« Ces hommes étaient les avant-coureurs de la doctrine spirite éternelle ; ils ont préparé les voies. Ils étaient hommes, et ils ont pu se tromper, parce qu’ils ont pris leurs propres idées pour la lumière ; mais leurs erreurs mêmes servent à faire ressortir la vérité en montrant le pour et le contre ; d’ailleurs parmi ces erreurs se trouvent de grandes vérités qu’une étude comparative vous fait comprendre. »

146. L’âme a-t-elle un siège déterminé et circonscrit dans le corps ?

« Non, mais elle est plus particulièrement dans la tête chez les grands génies, chez tous ceux qui pensent beaucoup, et dans le cœur chez ceux qui sentent beaucoup et dont les actions se rapportent à toute l’humanité. »

― Que penser de l’opinion de ceux qui placent l’âme dans un centre vital ?

« C’est-à-dire que l’Esprit habite plutôt cette partie de