Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/86

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

aller diner chez Alexandre, entendit tout-à-coup, des détonnations au palais, des cris et le bruit d’un combat ; il envoya son interprète savoir ce qui se passait, et ce dernier vit les soldats Persans le cimeterre à la main, du sang sur le plancher, des corps et deux têtes coupées aux pieds de Constantin : ces têtes étaient celles de son père et de son frère ! Constantin, musulman, déclaré déjà Souverain de l’Ibérie chrétienne, fit dire à Tatistcheff qu’Alexandre avait été tué par hazard, mais que Iouri avait mérité la mort comme traître au Schah et au Souverain de Moscou, comme ami et serviteur des Turcs abhorrés ; que cette punition ne changeait rien aux rapports de l’Ibérie avec la Russie ; que lui, remplissant la volonté du grand Abbas frère et allié de Boris, était prêt à servir en tout le Souverain chrétien. Tatistcheff avait déjà appris la vérité par les Seigneurs de la Géorgie. Abbas après avoir souffert pendant long-temps l’alliance d’Alexandre avec la Russie, espérant toujours que le Tsar lui prêterait son secours dans la guerre contre les Ottomans, dont il était maintenant vainqueur, ne voulut plus