terons plus ni le Schah ni le Sultan ». Iouri ayant appris que les Turcs marchaient vers Zagem, conjura Tatistcheff de lui donner ses streletz pour les combattre. Le sage Ambassadeur hésita long-temps, comme s’il avait craint de déclarer la guerre au Sultan, sans l’ordre du Tsar ; enfin, pour convaincre l’Ibérie du droit réel que Boris avait de se nommer Souverain suprême de ce pays, il donna à Iouri quarante guerriers Moscovites qui se joignirent, sous les ordres du vaillant officier Semovski, à cinq ou six mille Géorgiens ; ils marchèrent à leur tête, et, le 17 octobre, ils reçurent les Turcs par une décharge générale. Ce premier bruit de nos armes dans les déserts de l’Ibérie, étonna l’ennemi ; son épaisse avant-garde s’éclaircit tout-à-coup ; il vit un nouvel ordre de bataille, de nouveaux combattans ; il reconnut les Russes, et se troubla, ne connaissant pas leur petit nombre. Iouri fondit courageusement avec les siens sur les Ottomans et les chassa devant lui, plutôt qu’il ne les combattit, car ils fuyaient sans s’arrêter. Il semblait qu’en ce jour l’ancienne gloire de l’Ibérie était ressuscitée : ses
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