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souffrances. Nos Ambassadeurs revinrent avec la nouvelle qu’Alexandre régnait de nouveau en Ibérie, mais qu’il se rendait indigne des bienfaits du Tsar, étant l’esclave soumis du Sultan, et qu’il osait encore accuser Boris d’être avide de présens. « Est-ce à moi, s’écria le Tsar avec colère, est-ce à moi à être séduit par les présens de mendians, moi qui puis remplir toute l’Ibérie d’argent et la couvrir d’or. » Il ne voulut pas voir le nouvel ambassadeur d’Ibérie, l’Archimandrite Cyrille ; mais ce sage vieillard prouva clairement que Nastchokin et Léontieff avaient calomnié son maître ; et, cependant, plein de générosité, il obtint du Tsar qu’il ne les punirait pas (70). Pour favoriser la réunion future de la Géorgie avec la Russie, il donna l’idée à Boris de faire construire trois forteresses en pierres ; l’une à Tarki, endroit inabordable, fertile et pittoresque ; l’autre, sur le Touslouk, où se trouvait un grand lac d’eau salée, et beaucoup de souffre et de salpêtre ; et enfin, la troisième, sur le Bouinak, où il avait existé une ville qu’on prétendait avoir été fondée par Alexandre de Macédoine, et où l’on voyait encore