Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/77

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Ambassade de Perse pagne (65) ; et au mois d’août 1603, pour donner une preuve de l’affection particulière qu’il portait à son frère de Moscou, le Schah lui avait envoyé, par Laschin-Bec un de ses dignitaires, le trône d’or des anciens souverains de la Perse (66). Cependant il se montra tout-à-coup notre ennemi, au sujet de la malheureuse Géorgie ; et quoiqu’il n’eût point contesté à Fédor ni à Boris le titre de souverain suprême de ce pays, il voulut néanmoins y dominer en despote, et le comprima, comme une faible victime, dans ses mains sanglantes.

Événemens en Géorgie. Le Tsar Alexandre ne cessait de porter ses plaintes à Moscou sur le sort malheureux de l’Ibérie ; ses Ambassadeurs disaient aux Boyards (67) : « Les Infidèles nous faisaient répandre des larmes, et nous avons livré nos têtes au Tsar orthodoxe, afin qu’il nous défendit ; mais ces larmes coulent encore aujourd’hui ; nos maisons, nos églises et nos couvens sont en ruines, nos familles dans l’esclavage, et nos fronts courbés sous le joug. Est-ce là ce que vous nous avez promis ? Les Infidèles se rient des Chrétiens ; ils leur demandent : Où donc est le bouclier du