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més du jeune Duc, et il les suivit en traineau, à travers le quartier de la ville nommée Kitaï, jusqu’à la ville blanche. Le cercueil était placé sur un char, couvert de trois drapeaux noirs avec les armes du Danemarck, du Meklembourg et du Holstein ; des deux côtés marchaient des soldats de la garde du Tsar, ayant les pointes de leurs piques tournées vers la terre. Les Boyards, les nobles et les bourgeois accompagnèrent le char funèbre jusqu’à la Slabode allemande ; là le corps de Jean fut déposé dans la nouvelle église de la confession d’Augsbourg, en présence des grands de Moscou qui mêlaient leurs larmes à celles des Danois, quoiqu’ils ne comprissent pas la touchante oraison funèbre que prononça le pasteur du Duc, dans laquelle il les remercia des marques de regrets qu’ils donnaient à la perte de ce jeune Prince.

S’il faut en croire notre Annaliste, Boris, dans le fond de son âme, ne regretta pas la mort de Jean, parce qu’il était déjà jaloux de l’amour que tous les Russes lui portaient, et qu’il craignait de laisser en lui un compétiteur dangereux pour le jeune Fédor. On ajoute