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Bratoftchina (52), la maladie subite du Duc. Jean pouvait encore écrire et il lui expédia un de ses dignitaires pour le rassurer ; mais le mal faisait des progrès rapides, et une fièvre nerveuse se déclara. Les médecins Danois et ceux de Boris ne perdaient cependant pas encore toute espérance ; le Tsar les conjurait d’employer tous leurs talents et il leur promettait des récompenses inouies. Le 19 octobre, le jeune Fédor fit une visite à Jean ; et le 27 le Tsar lui-même y vint, avec le patriarche et les Boyards. L’ayant trouvé faible et sans voix, il se plaignit avec colère de ceux qui lui avaient caché le danger où il était. Le lendemain au soir, Boris trouva le Duc déjà expirant ; il versa des larmes et donna des marques d’une vive douleur, s’écriant : « Malheureux jeune homme, tu as quitté ta mère, tes parens, ta patrie, pour venir auprès de moi, périr d’une mort prématurée » (53). Dans l’espoir de fléchir la Providence, le Tsar fit alors le serment de délivrer quatre mille prisonniers, si le jeune Duc échappait au trépas et il conjura les Danois de prier Dieu avec ferveur. Mais le 28 octobre, à six heures du soir, le