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le palais de Moscou ; il y avait toujours de la musique pendant les repas ; dans les villes le canon tirait ; les troupes étaient sous les armes, et les fonctionnaires offraient leurs félicitations au prince royal. On allait lentement et on ne faisait pas plus de trente verstes par jour ; on passa par Novgorod, Valdaï, Tarjok et Staritsa. Le noble voyageur n’eut pas un moment d’ennui ; aux endroits où l’on s’arrêtait, il se promenait à cheval ou en bateau ; il s’amusait à chasser, à tirer des oiseaux, à causer avec le boyard Soltikoff et le diak Vlassieff, sur la Russie, désirant s’instruire particulièrement de ses lois et de ses mœurs. Les Ambassadeurs de Christian lui conseillaient de ne point adopter sitôt les usages russes et de s’en tenir encore à ceux des Allemands. « Je vais auprès du Tsar, dit-il, pour m’habituer à tout ce qui est russe ». Se trouvant le 1er septembre à Bronnitzi, il dit à Soltikoff : « Je sais que c’est aujourd’hui que vous célébrez votre nouvelle année, que le clergé, les Boyards et la cour adressent au ciel leurs vœux pour le Tsar ; je n’ai pas encore eu le bonheur de le voir, mais je joins