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mens, et qui, comme Gustave, pouvait servir d’instrument à nos projets ambitieux sur l’Esthonie, dont les Danois avaient eu la propriété. Le Tsar en fit la proposition (45), et le Roi, sans craindre le sort de Magnus, se réjouit de l’honneur d’être allié au puissant Souverain de Moscou, espérant par son secours faire des conquêtes sur la Suède.

Il est à regretter que les papiers intéressans de cette négociation soient égarés ; nous n’en connaissons point la date, et nous ignorons quels furent les engagemens mutuels, ainsi que les conditions par rapport à la religion ; mais nous savons que Jean consentit à sacrifier sa patrie à Xénie, et à devenir un Prince apanagé de la Russie (46). Il est probable que, par cette alliance, le prévoyant Boris songeait aussi à assurer le trône de Moscou dans sa famille, lors même qu’une mort prématurée viendrait enlever le jeune Tsarévitche.

Le duc Jean faisait alors la guerre dans les Pays-Bas, sous les drapeaux Espagnols : il se hâta de partir, monta sur un vaisseau de ligne et accompagné de cinq autres navires, il entra