Page:Karamsin - Histoire de l'empire de Russie, Tome XI, 1826.djvu/55

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

à la Russie, il excitait le ressentiment de Charles par sa mauvaise foi ; néanmoins, il faisait des vœux sincères pour le succès des armes Suédoises dans la guerre de Livonie ; car le triomphe de Sigismond nous menaçait de la réunion de la couronne de Suède à celle de Pologne, tandis qu’au contraire celui de Charles les séparait à jamais. Aussi Boris fut-il le premier Souverain de l’Europe qui reconnut le plus volontiers le Duc comme Roi de Suède, et il lui donnait déjà ce titre dans ses relations avec lui, lorsque Charles ne prenait encore lui-même que celui de Régent.

Alliance intime avec le Danemarck. La nouvelle alliance que Boris conclut avec l’ennemi héréditaire de la Suède pouvait également inquiéter Charles. Boris avait informé de son avénement au trône, les Souverains voisins, ainsi que l’Empereur et Élisabeth ; mais il tarda long-temps à faire cette politesse à Christian, roi de Danemarck : cependant, en 1601, il s’établit entre eux des rapports d’une intime amitié ; et en même temps que les Ambassadeurs de Christian, Eskebrok et Charles Brisk, partirent pour Moscou, le gentilhomme Rgefsky et le diak Dmitrief,