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lui. Il se retira dans son domaine, et là, au milieu de tristes ruines, il s’occupa de chimie jusqu’à la fin des jours de Boris. Ce malheureux Prince fut à cette époque involontairement transporté à Iaroslaf et delà à Kachin, où il mourut en 1607, se plaignant de la légéreté de la femme pour laquelle il avait sacrifié en Russie le sort le plus brillant. Sa tombe, isolée au milieu d’un bois de bouleaux sur les bords de la Kachinka, fut visitée par le célèbre général suédois Jacques de la Gardie, et par l’envoyé de Charles IX, Pétréjus, sous le règne de Schouisky (37).

Trève avec la Lithuanie. Nous eûmes enfin l’occasion de rendre hautement à Sigismond, l’insulte faite à Ivan par Bathori. Le chancelier Léon Sapiéha, ambassadeur de Lithuanie, arriva à Moscou ; il y passa six semaines dans l’inaction, sous le prétexte que le Tsar, lui disait-on, souffrait de la goutte. Admis en présence de Boris, le 16 novembre 1600, Sapiéha présenta les conditions tracées par la Diète de Varsovie, pour conclure une paix perpétuelle avec la Russie ; on les écouta froidement et on les rejeta ; mais on retint encore quelques mois Sapiéha dans