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son humanité, désirait plutôt être le père que le maître de la Livonie, et qu’il attendait des députés de Riga, de Dorpat et de Narva, pour conclure un traité, qui serait confirmé par le serment des Boyards, et par lequel ils conserveraient, sous la puissante protection de Boris, leur liberté, leurs lois et leur religion (34). En même temps les Voïévodes de Pskof devaient adroitement répandre le bruit en Livonie, que Gustave, reçu avec tant de bienveillance par le Tsar, ne tarderait pas à entrer dans leur pays à la tête de nos troupes, pour en chasser les Polonais et les Suédois, et y régner, avec les droits d’un prince légitime, mais comme vassal de la Russie. Gustave lui-même écrivit au duc Charles : « L’Europe connait le sort malheureux de mon père, et toi tu en connais les auteurs qui sont aussi mes persécuteurs. J’abandonne ma vengeance au Tout-Puissant. Aujourd’hui je me trouve dans un asile tranquille et sûr, auprès d’un grand monarque, plein de bonté pour les princes infortunés. Ici je puis être utile à notre chère patrie. Si tu me cèdes l’Esthonie menacée par l’ambition de Sigismond,